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21/06/2019

"L’Europe retoque l’Italie, colère de Conte : "Ils veulent nous punir."."

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Italie. Revue de presse.

Les négociations entre le Président du Conseil G. Conte et la Commission Européenne sur le budget italien font les gros titres des médias transalpins. La presse écrite évoque notamment des négociations ‘’difficiles’’ afin d’éviter la procédure d’infraction pour dette excessive. Les commentateurs parlent de ‘’méfiance’’(Corriere). Certains observateurs évoquent la possibilité que Rome puisse mettre sur la table d’autres coupes en faisant appel à la Caisse Dépôts et Prêts (CDP) : « Conte à Bruxelles, des estimations erronées » (Corriere della Sera), « L’escroquerie à hauteur d’un milliard » - ‘’Le gouvernement convoite la CDP mais Bruxelles veut encore 6 milliards. Procédure d’infraction probable’’ (La Repubblica), « L’Europe retoque l’Italie, colère de Conte : "ils veulent nous punir’’ » (La Stampa), « Déficit, le  gouvernement sollicite la CDP à hauteur de 800 millions » (Sole 24 Ore), « Conte : ‘’je conteste les estimations européennes » - ‘’Négociations nocturnes, les 5 milliards pas suffisants pour l’UE’’ (Il Messaggero, Il Mattino), « La ligne dure de l’UE, Conte cherche les couvertures » (Avvenire), « Le plan du gouvernement » - ‘’Piquer l’épargne de la CDP aux dépens des militaires, des entreprises et des retraités’’ (Il Giornale).

ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Romano « La Commission froide face à la lettre italienne » : « C’est avec prudence que l’establishment communautaire a accueilli la lettre avec laquelle le Président du Conseil G. Conte a répondu aux risques d’une procédure pour dette excessive. Par ailleurs, les 28 réunis à Bruxelles devaient discuter de questions considérées comme plus urgentes. Il y a néanmoins une appréciation positive de la part de Bruxelles sur la tentative d’officialiser les économies pour 2019, mais on veut pouvoir « toucher de la main » les engagements jusque-là exprimés et comprendre si cela sera suffisant. Quant aux nominations, le match est apparu bien complexe. Des sources de l’Elysée parlent d’une ‘’panoplie d’une dizaine de noms’’ ».

ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin : « L’Europe recale l’Italie : “les coupes ne suffisent pas pour éviter la procédure” » : « « Parole, parole, parole… ». Voici la première réaction d’un haut-fonctionnaire européen (non italien), face à la lettre de Giuseppe Conte, faisant ainsi référence à la célèbre chanson de Mina. En effet, cette comparaison montre que dans le message de Conte, il y a beaucoup de fumée et peu de contenu. Les propositions italiennes ne suffisent pas, les demandes de Juncker sont claires face à un trou de 10 milliards à colmater : il demande au moins 4 milliards de « coupes ». Cependant, l’Italie bénéficie d’une nouvelle semaine de répit, avant de se présenter de nouveau devant ses partenaires européens. Concernant la présidence de la Commission, les libéraux et les socialistes ne soutiennent pas Manfred Weber, qui continue cependant de bénéficier du soutien des populaires (sans lesquels aucune majorité n’est possible). Un renvoi à mi-juillet est évoqué, en cas d’absence d’accord. »

ARTICLE Corriere della Sera, M. Galluzzo « Le Palais Chigi cherche l’aide des autres chefs de gouvernement. Négociations avec Merkel » : « Contrairement à ses collègues européens, Conte a un objectif qui ne figure pas dans l’agenda de la réunion. Raison pour laquelle il apparaît loin du véritable jeu : il affirme vouloir soutenir n’importe qui, tant qu’il accepte de revoir les règles. Or, là aussi l’écart est évident. Pendant que Merkel, Macron et les autres chefs d’Etat et de gouvernement discutent de noms, de BCE et de présidence de la Commission, Conte interprète un rôle marginal de celui qui joue une partition différente. Somme toute, il préside un gouvernement souverainiste et populiste. Il demande de la bienveillance sur la procédure d’infraction. Il l’a déjà obtenue de la part de Malte, de l’Espagne et du Portugal. Il semblerait que la France aussi soit disposée à nous donner un coup de main. Merkel ne fait pas de promesses, mais elle fait savoir qu’il y a une disponibilité à nous aider. Rome, comme le confirment des collaborateurs de Conte, craint maintenant un ‘’coup bas de la Commission’’. Une commission sortante qui ne fait pas de remises à l’Italie. La distance entre le gouvernement Conte et les bureaux de J-C Juncker est de 3 milliards d’euros et nul ne sait comment cela se terminera ».

ENTRETIEN de Giuseppe Conte, Président du Conseil italien, « « « Une situation très compliquée, nous sommes punis par des règles insensées » (La Repubblica): «’J’ai le devoir de demander la flexibilité nécessaire pour défendre mon pays. Je continue à soutenir que les règles se respectent tant qu’elles y sont. Je conteste leurs chiffres de croissance car j’ai les chiffres’’. {Si la Commission était plus rigide à cause des déclarations de Di Maio et Salvini ces derniers mois}, ‘’ce serait grave car cela signifierait que les règles s’appliquent selon des réactions émotives’’. Je reste optimiste. Je ne peux nier que c’est une négociation très compliquée. Moscovici dit que les règles sont intelligentes ? Non, ce sont leurs interprétations qui le sont. Il faut donc les interpréter de manière intelligente. En tant qu’homme de justice, je sais qu’il y a des marges d’interprétation. Je ne voudrais pas qu’elles soient une fois interprétées avec trop de rigidité et une fois avec trop de souplesse. Je n’ai jamais sous-estimé le danger d’une procédure. Une commission sortante pourrait interpréter les règles de manière trop rigoureuse’’ ».

ENTRETIEN de Matteo Salvini, leader de la Ligue, vice-Président du Conseil et ministre de l’Intérieur « Baisse des impôts à hauteur de 10 milliards ou je m’en vais » (Corriere della Sera) : « ‘’Depuis mon voyage aux Etats-Unis je suis revenu avec une conviction très forte : l’Italie a besoin d’une réforme fiscale courageuse. C’est mon devoir de la faire. Si on ne devait pas me laisser la réaliser, je vous salue et je prendrai congé. Pour 2019, s’il est vrai que l’Etat dépense moins et encaisse davantage, nous pouvons utiliser cette somme pour baisser la dette, et cela me va bien mais attention, stop aux cages sur les années à l’avenir, suffit l’étranglement de la croissance possible’’ ».

ARTICLE Corriere della Sera, F. Fubini « La stratégie Ligue-M5S sur la Banque d’Italie dans le match sur l’euro » : « Une proposition de loi aurait comme objectif de réduire les espaces d’autonomie de la Banque d’Italie. L’intention est que le DG et ses trois adjoints soient eux aussi dans le Gouvernement. Personne ne dit pourquoi il faut le faire alors que la confiance envers l’Italie sur les marchés est très fragile. Si la proposition des deux chefs de groupe au Sénat, Romeo (Ligue) et Patuanelli (M5S) devait être adoptée, il est probable que la BCE exprimerait un avis défavorable car l’indépendance de la Banque d’Italie serait compromise. Si Rome devait ignorer l’avis de Francfort, la Commission entrainerait alors l’Italie devant la Cour de justice européenne. Toutes ces propositions (la référence à « l’or » de la Banque d’Italie, puis les mini-bonds et maintenant la menace de l’indépendance de la banque centrale italienne, ont clairement été pensés pour créer une sorte de devise parallèle si l’Italie devait se retrouver coupée de la BCE comme cela fut le cas pour la Grèce en 2015. C’est comme si on cherchait l’incident sur les marchés, en poussant l’Italie hors de la zone euro. Il est légitime d’être contre la devise commune mais alors il faudrait le dire clairement pour que les Italiens puissent se prononcer sur cela. Et sans se faire entrainer hors de l’Union Européenne, outre de l’euro, en tâtonnant dans le noir ». 

COULISSES Il Messaggero, S. Canettieri, « Pour Giorgetti commissaire européen, Giulia Bongiorno pressentie à sa place au palais Chigi » : « Tout se joue autour de la nomination de Giancarlo Giorgetti pour le poste de commissaire européen. Le ténor de la Ligue minimise : ‘’Moi je n’en parle pas. Tous en parlent comme du ‘’marché au commissaire’’, on dirait du foot’’ sourit Giorgetti. Si cela devait se faire, il y aurait un effet domino, un remaniement qui pourrait toucher notamment la ministre Grillo (Santé) et Toninelli (Infrastructure), ce dernier pouvant avoir des difficultés à rester si la liaison Lyon-Turin devait se faire, chose probable ».

ENTRETIEN de Mara Carfagna, nouvelle coordinatrice de Forza Italia « ‘’Avec moi, Forza Italia ne subira pas Salvini’’ » (La Repubblica) : « Il y a une partie de l’Italie qui a hâte de se reconnaitre dans une proposition politique modérée, libérale, réformiste et européenne. Berlusconi reste à la tête de ce renouvellement d’organisation du parti, duquel je suis coordinatrice avec Giovani Toti. Notre parti a souffert à cause d’un manque d’échange. Nous redonnerons au parti une centralité et du consensus en vue de la reconstruction du centre droit qui soit alternatif à ce gouvernement et au centre gauche. Marquer une différence avec la Ligue ne signifie pas saboter une alliance. Je crois que nos rapports doivent être plus authentiques et paritaires’’ ».

ARTICLE, La Stampa, Sofia Ventura : “Le défi de Forza Italia, à la recherche d’une nouvelle identité.” : « Carfagna et Toti ont pris la tête de Forza Italia, Berlusconi prépare sa succession. Cependant ce sont deux personnalités très différentes, ce qui laisse présager de futurs mouvements pour trouver une unité au sein du parti. Toti est proche de la Ligue, tandis que Carfagna critique fortement les choix et la propagande de Salvini. Il est possible que Silvio Berlusconi ait le dernier mot pour choisir le futur leader, à moins que des primaires soient organisées. Une ligne claire devra être trouvée, pour ne pas connaître le même destin que les Républicains français, ou les populaires espagnols. La modération est devenue une étiquette vide. Les temps radicaux demandent des réponses radicales. L’issue de la confrontation entre Toti et Carfagna en dira long sur la direction que prend le parti. »

DOSSIER, La Stampa, Fabio Albanese : « Voici les routes des débarquements fantômes. C’est ainsi que sont contournés les ports fermés. » : « La politique des « ports fermés » n’empêche pas les migrants de tenter la traversée, au risque de leur vie. De nombreux migrants qui débarquent sur les plages, laissant leur embarcation de fortune sur la grève, et dont on ne retrouve plus la trace, ne rentrent pas dans les statistiques. Ils sont destinés au rapatriement car classés comme « migrants économiques ». Leurs embarcations sont souvent des plus précaires : l’OIM a calculé que 12% des migrants meurent en mer depuis le début de l’année.  Par ailleurs, de nombreux navires restent à quai sans pouvoir débarquer, comme le Sea Watch 3 bloqué aux abords de Lampedusa depuis une semaine avec à son bord 43 migrants. Les terribles conditions des centres de détention de la côte libyenne les empêchent de rebrousser chemin. Statistiquement, mai et juin sont les mois où le nombre de départs est le plus grand, départs qui se poursuivent ensuite durant l’été. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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